le peuple ivoirien pacifiqueCÔTE D'IVOIRE 

Et si on donnait un peu d’amour aux ivoiriens ?

J’ai mis longuement du temps, un bon temps et souvent un mauvais temps, pour écrire cet éditorial. La douleur que je ressens qui ne s’arrête pas, accentue la largeur et la profondeur de cette plaie, la Côte d’Ivoire ma patrie, sa douleur et ses balafres qui l’éloignent de tout en voulant emporter ma dignité. Je refuse celle-là.

A force de vouloir croire que tout va s’arrêter un jour pour entrer dans la sincérité pour m’offrir la dignité, mais non, on dirait qu’ils font exprès de nous faire mal, tellement que chaque ivoirien se sent muselé. De cette maltraitance, la douleur s’empare de chacun et personne ne sait où on va et si c’est avec les mêmes, le cercle aussi est fermé.

On peut tant aimer, mais quand l’amour devient son maître, les donneurs de leçons deviennent eux-mêmes les leçons.

Tout est fait dans le mensonge. Tout est orienté avec des scénarios dans le théâtre. Tout est dans la déshumanisation. Qui ne les aimait pas ? Mais à ce stade, ils nous diront que nous avons abandonné le combat et que nous cherchons des cintres pour accrocher nos savoirs. On ment et on les regarde. Est-ce que le patron n’a-il pas été fait prisonnier pour être débordé, mais débordé de quoi, quand c’est lui qui a le stylo rouge.

Dans les rues, on a cette impression d’une prison à ciel ouvert qui effraie et chacun vaque à ses occupations le cœur serré de cet horizon qui les assombrit. Si parler devient un crime et qu’écrire aussi dévient une audience devant des jurés corrompus qui veulent tous faire plaisir au roi, la société va s’écrouler car le poids est lourd.

Comment peut-on tenir le gouvernail et trembler à la vue d’une simple petite vague ? Comment peut-on avoir sur soi, autant d’armes à feu et trembler à la vue, d’un petit couteau, juste pour couper de l’herbe pour nourrir le petit bétail ?

Considérez-nous un peu, au nom de cette dignité et de cet honneur. C’est de nos faux bulletins mis dans les urnes, qui ont été truqués pour que vous soyez là, mais respectez nous, bon sang.

Est-ce un crédit, un devoir de vous avoir mis là pour travestir notre vie ? Pourtant, il y a de la vie, de l’amour à donner mais comment on peut chosifier des êtres humains juste parce qu’ils ont donné par la force et parce que la raison devient ce bourgeon qui attire les regards ?

Non, non, je dis non. Qu’avons-nous fait pour mériter tout ça ? Dites-le nous, s’il vous plaît, si le tort nous incombe, on va vous demander pardon, ce mot fétiche qui cache le vol et pour lequel, on oblige tout le monde à se taire, mais pendant combien de temps.

Et dans ça, il y a des forcenés qui croient qu’ils sont les seuls à les aimer et qui de manière absurde tentent de les rassurer à nous détester parce que nous ne sommes pas dans cette république. Quand on croit que l’amour dans le cas d’espèce est un sacerdoce, ils les aiment plus ou mieux que nous ? Ils les livrent tôt ou tard, à la vindicte populaire et tard sera trop tard.

On ne sanctionne pas et on prend toujours les mêmes pour recommencer pour nous snober et comme on ne sait à qui se plaindre, ils croient que, c’est parce que nous sommes ivoiriens qu’on ne voit rien, non, détrompez-vous et n’élargissez pas le cercle de ceux qui constatent et qui ne disent rien. Ce n’est pas un abandon, mais un constat. La jeunesse est complètement obstruée. Elle n’a plus de perspectives et son horizon se ferme, parce que tous ses espoirs se volatilisent sous ses yeux et les plus faibles sombrent dans le chaos et les plus courageux s’adonnent à des stupéfiants qu’eux-mêmes fabriquent pour tuer le peu d’avenir. On est où là ?

Pardonnez, offrez-vous un bon miroir. Pardonnez, considérez-nous. Pardonnez, prenez comme vous vous pardonnez quand vous êtes entre vous. Prenez nous pas comme des chaises, mais des pensants, la preuve, j’exprime ma douleur.

                                Joël ETTIEN 

  Directeur de publication: businessactuality.com

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